Déclin du Moineau domestique
Les populations de moineaux déclinent rapidement dans toute l’Europe occidentale, un phénomène encore inexpliqué qui inquiète d’autant plus les experts qu’il concerne une espèce très dépendante de l’homme.
Ce déclin est particulièrement net en Grande-Bretagne où le "Moineau domestique", l’espèce la plus banale qui soit, a été inscrit sur la liste rouge des espèces d’oiseaux menacées, selon le Muséum national d’histoire naturelle de Paris.
"En Grande-Bretagne, c’est de l’ordre de 90% à 95% des effectifs de moineaux domestiques qui ont diminué dans tout le pays depuis 10 ou 15 ans", indique Frédéric Baroteaux, du Centre de recherches sur la biologie des populations d’oiseaux. "C’est énorme, ils ont quasiment disparu", fait-il remarquer.
Ce constat alarmant a été confirmé par certaines études dans d’autres pays, en Allemagne (50% de diminution des oiseaux à Hambourg en trente ans), en République Tchèque (60% de baisse à Prague en 20 ans), aux Pays-Bas, en Belgique, Italie, Finlande.
En France, Passer domesticus semble suivre la même pente, mais avec un décalage de quelques années par rapport à la Grande-Bretagne et aux autres pays d’Europe, précise-t-on au Muséum : la baisse a atteint 11% entre 1989 et 2003, selon le programme de Suivi temporel des oiseaux communs (STOC). Ce déclin laisse penser que c’est l’environnement immédiat du moineau, donc le notre, qui est affecté, selon les experts.
Car le "Piaf" est l’espèce d’oiseau la plus inféodée à l’homme dont il dépend pour son habitat (nids sous les toits, dans des conduits et cavités de toutes sortes) et sa nourriture (débris, miettes de pain). Paris est d’ailleurs un des bastions de l’espèce.
Or les raisons de ce déclin qui concerne les moineaux des villes comme les moineaux des champs, restent floues. On soupçonne des concurrences d’autres espèces, l’intensification de l’agriculture, les pollutions en tout genre, peut-être certaines ondes électro-magnétiques (ondes radio, ondes portables).
"Est-ce qu’il y aurait des maladies, est-ce que c’est dû à une disparition des habitats ?" s’interroge Frédéric Baroteaux.
Les moineaux peuvent être affectés par une malaria aviaire, mais elle n’est pas systématiquement mortelle et elle n’a rien à voir avec la grippe aviaire, fait-il remarquer.
Fait troublant, la baisse des populations de moineaux domestiques survient après la quasi disparition (de 80% à 95% entre 1970 et 2000) d’une autre espèce de moineau autrefois abondant en Europe occidentale, le "Moineau friquet".
C'est troublant et alarmant. Jusqu'à ce jour les hypothèses fusent mais aucune explication n'est arrêtée.
Tout ce que nous puissions faire est d'aider dans la mesure du possible cette population à se nourrir à lui fournir au maximum les occasions d'inverser cette courbe.