Encore une fois, une espèce exotique a été observée dans la RNOP. Une réserve naturelle a pour but de conserver et protéger des espèces animales et végétales locales. C'est un espace réglementé. L'introduction d'animaux et/ou de plantes exotiques, et même ceux provenant d'une autre région de Belgique ou de France, est interdite et peut grandement perturber l'écosystème dans la RNOP. En effet, les animaux ou plantes introduits peuvent éliminer des espèces locales rares par compétition ou par prédation. Les espèces locales et exotiques n'ayant jamais été mises en contact, elles n'ont pas pu évoluer pour coexister dans un même milieu. Ainsi, la tortue de Floride (espèce américaine) entraîne la raréfaction de la Cistude d'Europe (tortue aquatique européenne) dans de nombreuses régions et modifie gravement les équilibres naturels des zones humides par la prédation qu'elle occasionne. Des animaux introduits d'une autre région même très proche peuvent aussi provoquer beaucoup de dégâts car ils peuvent (tout comme les autres espèces exotiques) apporter des parasites ou des maladies avec eux. Par exemple, un nouveau champignon décime les populations de salamandres dans l'est de la Belgique et aux Pays-Bas. Transporter des salamandres favorise la propagation de ce champignon, avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer (en outre le fait de détenir et transporter toute espèce indigène est répréhensible et condamné par la loi). L'introduction d'animaux et/ou de plantes exotiques peut donc avoir de graves conséquences sur la biodiversité. Cela complique grandement le travail des conservateurs et gestionnaires des réserves naturelles. En effet, ils doivent ensuite trouver un moyen d'éradiquer voire détruire les intrus (lorsque cela est possible !). Cela coûte de l'argent et cela prend du temps. Temps qui pourraient être consacrés à d'autres tâches (aménagement, entretien de la réserve). Nous avons récemment constaté qu'un esturgeon, des carpes koi et une tortue de Floride avaient été relâchés dans la RNOP. Ils n'ont rien à y faire et nous devons maintenant trouver un moyen de nous en débarrasser ! Il existe des centres d'accueil pour les tortues de Floride et les commerçants peuvent reprendre les poissons de bassin devenus trop gros.
