Rassemblement fut donné chez Martin vendredi 03/10/14 à 8H30 pour les 6 participants de LYS NATURE (Martin, Nathalie, Joëlle, Janine, Cécile, Françoise) et les 3 participants de VERLIN VERS L’AUTRE (Marie-Laure & Jean-Claude, Annie) ; l’on passa par MOUSCRON pour covoiturer avec 3 membres des FICHAUX (Maggy & Philippe, Jean-Claude).
En route vers la Croix Scaille (province de NAMUR), plateau du massif forestier de 3500ha des Ardennes, après un pique-nique à GEDINNE (ça ne s’invente pas !) et un passage au garagiste pour réparer la fuite de gas-oil du camping-car ! Une jolie rivière La Houille traverse ce village, mais les bords sont envahis par la Balsamine de l’Himalaya…
Nous nous sommes rendus à la Tour du Millénaire (504m – 243 marches – reconstruite en métal en 2012) ; en haut de la tour, un magnifique panorama d’hêtres, chênes et épicéas…et les 2 réacteurs de CHOOZ, dans le département français des ARDENNES, attendaient les plus curieux. Sous le soleil, nous avons effectué une balade en « pleine nature », agrémentée de panneaux didactiques ; dans cette réserve NATAGORA, au détour des chemins, l’on rencontra une flore spécifique :
Ø Molinie bleue, Molinia coerulea (Poaceae) plante vivace formant de grosses touffes
Ø Linaigrette, Eriophorum angustifulium (Cyperaceae), avec ses longs poils cotonneux
Ø Callune fausse-bruyère, Calluna vulgaris (Ericaceae)
Ø Bouleau pubescent, Betula pubescens
Ø Myrtille, Vaccinium myrtillus (Ericaceae)
Ø Pin de Douglas, Pseudotsuga menziesii (Pinaceae)
Ø Saule à oreillette, Salix aurita (Salicaceae)
Ø Succise des prés, Succisa pratensis (Dipsacaceae)
Ø Linaire, Linaria vulgaris (Scrofulariaceae).
Et pour les « têtes-en-l’air » (c’est Philippe qui le dit), ils ont pu observer :
Ø Bec-croisé des sapins, Loxia curvirostra, dont les deux mandibules se croisent pour écarter les écailles des cônes et faciliter l’extraction des graines avec la langue (pignon de pin). C’est donc en automne, lors de la maturité des cônes, que la naissance des petits coïncide.
Ø Bouvreuil mâle, Pyrrhola pyrrhola
Ø Geai des chênes, Garrulus glandarius
Ø Pouillot véloce, Phylloscopus collybita
Ø Mésanges charbonnières, Parus major
Ø Mésange noire (entendue), Parus ater
Ø Héron cendré, Ardea cinerea
Ø Buses variables, Buteo buteo
Le champignon Phallus impudicus n’est pas passé inaperçu !
Martin nous a alors expliqué, qu’au début, le Satyre puant (son nom vernaculaire) ressemble à un œuf blanc en partie enfoui dans le sol…puis l’œuf s’ouvre et le Satyre apparait ; le chapeau verdâtre puis noir est recouvert d’une gelée malodorante (putrescine et cadavérine : composés organiques) attirant les mouches qui l’emporte, et disséminent ainsi les spores.
Après dépôt de nos sacs à l’Auberge de Jeunesse de HAN-SUR-LESSE, nous nous sommes rendus à CIERGNON, au Li’ptit Bambou pour y dîner…notre invité, le cerf, s’est vainement fait entendre ! Et après avoir parcouru les alentours de ROCHEFORT, nous sommes rentrés bredouilles… Demain est un autre jour …
Samedi, nous sommes repartis vers 6h30 à CIERGNON, et avons marché dans la brume sans plus de succès. Néanmoins, le rouge-gorge, Erithacus rubecula , la sitelle torchepot, Sitta europaea, le héron, Ardea cinerea, étaient au rendez-vous. Retour à l’AJ pour le petit-déjeuner. Ceux qui avaient fait la grasse-mat ont été « récompensés » : ils ont pu entendre le brame provenant de la réserve animalière !
Jean-Marie et Pascale nous ont rejoint et le convoi est reparti pour la randonnée choisie par Martin : Promenade de la Collyre ; nous avons longé la Lesse, emprunté des chemins et apprécié cette marche en groupe. Au loin, le château royal, résidence d’été de la famille royale belge, surplombe majestueusement ; il fait partie de la Donation royale : nom donné à l’ensemble du patrimoine que le roi Léopold II a cédé à la Belgique en 1903.
Un cincle plongeur, Cinclus cinclus, avec son beau plastron blanc créa l’événement : il restait au bord de l’eau et fut admiré par tous ! Il est vrai qu’il est le seul passereau aquatique, « marchant sous l’eau » !
Pique-nique dans l’herbe (observation de la limace tigrée) et ballet de buses en l’air… observation, en bordure de hêtraies, de la chenille jaune, en parure nuptiale, de l’orgyie pudibonde (Calliteara pudibunda),
Plusieurs chenilles, orvets, tritons, bousiers ont été retrouvés écrasés sur la route. Les colchiques s’ouvraient au soleil.
La mésange bleue, Cyanistes caeruleus, la charbonnière, Parus major, la grive draine, Turdus viscivorus (celle qui mange le gui), la bergeronnette des ruisseaux, Motacilla cinerea, la grise, Motacilla alba, le geai des chênes, Garrulus glandarius, le pic épeiche, Dendrocopos major, le pic vert, Picus viridis, le vanneau huppé, Vanellus vanellus ont agrémenté notre balade ensoleillée ; les bernaches du Canada, Branta canadensis, nous ont même nargués !
L’on fut impressionné par la géologie de certains lieux : schistes du Dévonien ; nous sommes en région de transition de la FAMENNE et de l’ARDENNE.
Après une halte au Li p’tit bambou, nous voilà repartis pour une autre balade pédestre, vers FENFFE, lieu symbolique pour Martin où il a entendu, il y a moins de 10 ans, son premier brame ! Et voilà l’occasion pour notre guide de nous initier, avec maintes anecdotes, aux mœurs de Cervus elaphus, le roi de la forêt…
15 000 cerfs seraient présents sur le massif ardennais.
Note perso de Martin : A vrai dire, on n’en sait rien. C’est comme pour les manifs (selon organisateur ou police le nombre est différent). Il en est de même ici : Cerfs, biches et faons, sont-ils 6 500 ou 15 000 dans les forêts wallonnes? Le grand écart entre les chiffres avancés s’explique selon qu’on soit chasseur ou garde forestier (méthodes de calculs différentes, …).
Les Cervidés, forment une famille de mammifères ruminants présentant un nombre pair de doigts, qui comprend entre autres les cerfs, les chevreuils, les rennes et les daims.
Le cerf est une espèce grégaire et sociable qui s'organise en hardes,
La cellule de base est le trio familial, composé d'une biche et de ses deux jeunes, celui de l'année en cours et celui de l'année précédente. Vers deux ans, le jeune mâle rejoint les hardes de mâles, la jeune biche s'installe à proximité de sa mère.
Le brame (le cri du cerf est le raire) résonne dans la forêt durant la saison des amours, entre mi-sept. et mi-oct. (cette année, les cerfs ont été précoces…sans rancune Pascale) ; ils tentent alors de s’intimider et chacun veut devenir un « mâle dominant » au sein d’une harde de biches. Plus il se bat, plus les biches ovulent. Il est important de féconder le maximum de femelles, qui ne sont réceptives que dans un laps de temps très court, pour avoir une progéniture nombreuse en même temps. Les faons seront donc nombreux face aux prédateurs (renards, blaireaux), occasionnant une perte restreinte ; par la suite les jeunes seront trop gros pour être tués.
Cerf et biche peuvent se reproduire dès leur deuxième année.
Après une gestation de huit mois et une semaine, la biche donne naissance à un faon. Le jeune faon naît la tête la première. Sa mère coupe le cordon ombilical, déchire la poche qui l’entoure encore et la mange. Vient ensuite une longue séance de nettoyage qui va créer des liens très étroits entre le faon et sa mère. Puis très rapidement le faon va faire ses premières tentatives pour se lever et enfin il aura sa première tétée ! Si le faon perçoit un danger, ses fosses nasales se ferment, inhibant toute odeur de se répandre…la biche ne sentant plus son jeune, et consciente du danger, fait une manœuvre d’éloignement, pour écarter tout prédateur éventuel !
Les cors ou bois sont des excroissances osseuses fourchues qui tombent tous les ans en fin d’hiver et repoussent aussitôt sous le velours (couche de peau sensible et fortement irriguée), en 3-4 mois ; les premiers bois apparaissent vers l’âge d’un an (le faon mâle est alors appelé daguet). Il n’intervient pas dans la détermination de l’âge du cerf ; en fait, c’est l’usure des molaires qui déterminera l’âge.
Il existe un lien étroit entre la sexualité et le développement des bois ; ainsi, si le cerf a été blessé au testicule droit, le bois ne repoussera pas du côté droit !
Près de la ferme-château de FENFFE, faisant également partie de la Donation royale, Jean-Claude a aperçu un merle à plastron, Turdus torquatus, et partage sa joie en nous en montrant la photo !
La soirée se passe dans la bonne humeur autour de la table du Li p’tit bambou…à défaut de brame, les rires explosent autour d’anecdotes et d’histoires…
C’est dimanche…après une nuit plus ou moins calme (Pascale & Maggy étaient entourées de « brameurs » : espèce très prolifique chez l’Homo sapiens mâle), il faut songer au retour…en passant par VIRELLES, dans la botte du HAINAUT.
Le lac de Virelles est un étang semi-naturel créé au 14ème siècle pour les besoins de l’industrie métallurgique locale. Avant cette époque, cet endroit était une étendue marécageuse parcourue par des ruisseaux. Pour alimenter en eau la roue de la forge toute proche, une digue fut crée en 1580 et donna donc naissance à l’étendue d’eau.
On put observer des déchets de forge, appelés « crayats ».
Couvrant une superficie de 125ha, cet étang est aujourd’hui une réserve naturelle appartenant à NATAGORA.
Un centre d’interprétation de la nature, l’AQUASCOPE, a été crée au début des années 2000 et reçoit bon nombre de groupes scolaires en classes vertes, ou d’adultes pour des formations, aux fins de sensibilisation aux problèmes de l’environnement.
Le Centre de Revalidation, hôpital pour la faune sauvage est ouvert le premier dimanche de juin. D’autres rendez-vous nous attendent : Fête du Miel et de la Nature, Festival de l’Oiseau, Foire aux pommes…
Des nichoirs à hirondelles rustiques, à hirondelles de rivage et martins pêcheurs sont installés, ainsi que des hôtels à insectes…
Philippe, le guide des lieux, nous convia à une projection de documentaire et d’images en direct de l’étang, ainsi qu’une exposition de photos (celle du cincle plongeur y était !). Après un pique-nique arrosé le plus souvent d’une authentique bière trappiste locale (4 sortes de Chimay : bleue, blanche, rouge et dorée !), il nous initia au parcours de découverte nature ; l’on put observer sur l’étang une vingtaine de grandes aigrettes, Casmerodius albus, des grèbes huppés, Podiceps cristatus, cygnes, Cygnus olor, cormorans, Phalocrocorax carbo, grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis, sarcelle d’hiver, Anas crocca, et même la bécassine des marais, Gallinago gallinago et le martin-pêcheur, Alcedo atthis, pour les plus chanceux… L’on visita le pavillon de Madame TALLIEN. L’on observa des arbres coupés tout récemment par des castors !
Il nous expliqua la gestion de l’étang, vidant celui-ci grâce à un moine (ouvrage de vidange inventé au Moyen-âge par des moines) dans la rivière de l’Eau blanche. Les roseaux sont régulièrement coupés pour éviter leur prolifération.
Tous les 3 ans, l’étang est complètement asséché et la vase extraite.
Les eaux usées du restaurant sont filtrées dans des bassins de lagunage naturel.
Grâce à une picoturbine, procurant de l’énergie hydroélectrique et à l’implantation de panneaux voltaïques, le centre est autonome en électricité. Néanmoins, ELECTRABEL en est le principal sponsor !
Philippe & Martin échafaudent des projets : « les Aubes sauvages », excursions au lever du jour à bord d’un canoë, etc. …de quoi avoir envie de revenir, car il faut à présent se quitter.
Ø Fougère : l’osmonde royale, Osmunda regalis
Ø Sphaigne : Bryophyte formant des tapis gorgés d’eau ; elle est à l’origine de la formation de la