Décembre cette année est anormalement doux et clément. Mais ce dimanche matin un coup de froid est apparu première gelée blanche, les voitures sont givrées et nous espérons que cette descente du thermomètre nous amènera quelques belles observations dont celle espérée des cygnes de Bewick...
En route. Quittant Ypres, prenant la route de Dixmude, nous bifurquons à Boezinge vers le canal, longeant les prairies grasses des Flandres. Un premier arrêt et c'est au levé du soleil rougissant que les premières observations se feront. Dans les champs, c'est l'éveil ! Les oies déjeunent. Elles se nourrissent avant de s'envoler.
Des groupes en vol nous surplombent en vol caractéristique. La journée commence doucement.
Martin qui guide cette balade nous explique les différenciations entre les espèces. La variation du chant grave des cendrées et plus trompétant et nasillard des rieuses... La morphologie et la taille ainsi que l'indice plus facilement observable de la couleur du bec.
L'oie cendrée en vol se reconnaît facilement à sa couleur et au bec uniformément orangé.
Elle est la plus grande des oies sauvages européennes. Les deux sexes sont identiques. Seule la taille, en moyenne plus grande chez le mâle, peut permettre de le reconnaître dans un couple.
Le bec épais et fort de l’Oie cendrée « baltique », terminé par un onglet corné, lui permet de fouiller la terre pour en extraire des racines, des tubercules ou des bulbes.
L’Oie cendrée « norvégienne », au bec plus court, arrache et cisaille la végétation herbacée. Lorsqu’elle s’alimente, l’Oie cendrée le fait en marchant lentement sur le sol, généralement de jour. Les Oies cendrées sont très grégaires et se regroupent souvent en bandes structurées pouvant compter plusieurs centaines à plusieurs milliers d’oiseaux. Une organisation sociale existe au sein de ces bandes où l’unité est moins souvent l’individu que le groupe familial, le couple ou le groupe d’immatures. La bande est généralement menée par quelques mâles qui assurent l’essentiel de la surveillance pendant les périodes d’alimentation. (ONCSF - L'oie cendrée).
Quatre autres espèces d’oies « grises » du genre Anser peuvent être rencontrées . Du fait de leur teinte générale assez semblable, la confusion est possible à distance avec l’Oie cendrée, d’autant qu’ elles s’associent volontiers à elle.
L’Oie des moissons (Anser fabalis) est en moyenne un peu plus petite, avec les parties supérieures nettement plus sombres contrastant avec une poitrine claire non barrée. Les pattes sont oranges et le bec noir et orange, ces deux couleurs étant en proportion variable selon les sous-espèces et les individus.
L’Oie rieuse (Anser albifrons) est sensiblement plus petite que l’Oie cendrée. Sa teinte générale est plus foncée et les adultes sont fortement barrés de noir sur le ventre. Les pattes sont oranges et le bec est rose avec une tache blanche bien marquée sur le front et la base du bec.
L’Oie à bec court (Anser brachyrhynchus ), plus rare, est nettement plus petite que l’Oie cendrée. Les parties supérieures sont gris clair, contrastant avec la tête et le cou gris-brun foncé. Le bec est court et noir avec un anneau rosâtre. Les pattes sont rose chair à rose vif.
L’Oie naine (Anser erythropus) , observée occasionnellement, ressemble à une Oie rieuse en miniature, mais l’adulte a un front blanc plus développé s’étendant jusqu’au sommet du crâne. Les pattes sont oranges et le bec est court, rose et mince. Adultes et jeunes présentent un cercle orbital jaune.
En vol, les parties supérieures des Oies des moissons, rieuse et naine sont plutôt uniformes. Seule l’Oie à bec court, par ailleurs bien différente, présente, comme l’Oie cendrée, des couvertures alaires gris- bleuté.
Parmi ces groupes le chant des courlis et leur vol nerveux et groupé fût également observable...
- Courlis cendré & héron -
Continuant notre route, longeant le canal endormi, seuls sur la route, au détour de ses méandres il nous fut possible d'observer des scènes simples de la nature...
Et sur le bord de la route dans un massif les silhouettes sombres du Moyen-Duc !
Garés à proximité, c'est en file indienne que nous sommes passés tentant de faire le moins de bruit et de dérangement possible que nous avons observé ce très bel oiseau aux yeux oranges. Malgré nos précautions c'est dans un silence total qu'ils se déplacèrent, volant se réfugier un peu plus loin avant de revenir à leur point de repos.
L'observation aux jumelles et quelques clichés furtifs plus tard, nous reprîmes la route vers Dixmude.
Longeant la tour, traversant le pont, dépassant les traces historiques des "Boyaux de la Mort" nous sommes arrivés à la hauteur du Viconia Kleiputten.
Vaste étendue d'eau bordée de roselières encombrée en cette saison d'une multitude d'oiseaux cherchant abris et le couvert. Canard colvert, tadorne de belon, sarcelle d'hiver, canard siffleur en grand nombre, fuligule milouin, foulque macroule, ...
Et pour le bonheur de nos yeux, perchés dans les branches d'un arbre planté près de la hutte d'observation quatre moyen-duc nous observant mollement dans les brumes de leur sommeil. Mitraillés sous tous les angles, observés à la longue vue et aux jumelles...
Après cette splendide observation, reprenant nos voitures c'est le retour vers Ypres et à la hauteur de Woumen, dans les pâtures d'herbes grasses et vertes, c'est l'Observation, la rencontre des cygnes de Bewick !
Le Cygne de Bewick niche dans la toundra arctique. Il se reproduit en Russie (Sibérie principalement), de la péninsule de Kola jusqu’aux confins orientaux de la Sibérie. L’espèce hiverne en Europe du Nord-Ouest, surtout autour de la mer du Nord. Le Cygne de Bewick est herbivore. Il se nourrit principalement de racines, rhizomes, tiges de végétaux aquatiques, feuilles et d’herbes de même que de tubercules. Il se nourrit en broutant ou en basculant la tête et le cou dans l’eau peu profonde. Il se nourrit d’ordinaire de jour (sauf dérangement important).
Une trentaine d'individus nous attendaient dans les prés. Broutant tranquillement mais toujours en alerte dès que nous descendîmes des voitures garées près d'un muret de ferme. Posées et en compagnie de nombreux tadorne de belon elles se firent admirer à distance respectable!
La différenciation entre mâle et femelle n'est pas perceptible. Par contre comme l'illustre cette photo, les jeunes sont encore en robe grise. Le bec jaune et noir est caractéristique chez l'adulte.
Le site devait être particulièrement intéressant car un second groupe arriva, ce qui me permis une superbe photo d'atterissage.
- Escadrille sibérienne -
Passé ce moment, et profitant de la proximité je retournais avec Jeanine visiter le domaine du Blanckaert ou nous il nous fut agréable de faire une pause café en visitant les différentes salles dédiées à la faune, flore et minéralogie de la région. Splendide château transformé en site didactique par Natuurpunt.